Ovide, Les métamorphoses : L’âge d’or, livre I, vers 89-150        

Déposé par Isabelle Quéré           Contacter

Traduction des élèves du lycée Anita Conti et du collège Modigliani en 2009

L'or, premier âge, est né qui sans défenseur,

spontanément, sans loi, cultivait la loyauté et le droit. 

Le châtiment et la crainte n'existaient pas, les paroles menaçantes fixées

n'étaient pas lues sur le bronze, la foule suppliante ne craignait pas 

le visage du juge, mais ils étaient en sécurité sans défenseur. 

Pas encore coupé, pour découvrir le monde étranger,

le pin n'était pas descendu de ses montagnes dans les eaux limpides, 

et les mortels ne connaissaient nul autre rivage que le leur ;

Les fossés profonds n'entouraient pas encore les villes fortifiées.

Ni trompettes droites, ni cornes en bronze courbé,

ni casques, ni épées : sans besoin militaire,

les gens vivaient en sécurité de loisirs tranquilles.

La terre aussi, en personne, libre et épargnée par le râteau, 

sans être maltraitée par la charrue, donnait tout d'elle-même. 

Satisfaits des aliments offerts sans effort 

ils cueillait les fruits de l'arbousier, les fraises des montagnes,

les cornouilles, les mûres attachées aux ronces épineuses 

et les glands qui étaient tombés de l'arbre de Jupiter.

Le printemps était éternel, et de leurs brises tièdes

les doux zéphyrs caressaient les fleurs nées sans graines. 

Puis la terre, sans labour, portait les moissons. 

et le champ sans entretien blanchissait de lourds épis.

Alors des fleuves de lait, alors des fleuves de nectar coulaient

Et de l'yeuse verdoyante s'égouttaient les miels jaunes.

Après que Saturne fut envoyé dans le Tartare ténébreux,

le monde était sous le règne de Jupiter, s'avança la race d'argent,

plus mauvaise que l'or, plus précieuse que le bronze fauve.

Jupiter rétrécit la période du printemps antique :

et par les hivers, les étés, les automnes inégaux

et un bref printemps il divisa l'année en quatre saisons.

Alors pour la première fois l'air brûlé par des chaleurs torrides,

s'embrasa et la glace figée par les vents pesa ;

alors pour la première fois ils s'approchèrent des maisons ; les maisons étaient des grottes,

des fourrés compacts et des écorces liées par des petites branches.

Les semences de Cérès, pour la première fois, dans de longs sillons

furent enfuies, et, pressés, les boeufs gémirent sous le poids du joug.

La troisième lui succéda, la race de bronze

plus sauvage en esprit et plus prompte aux combats atroces 

sans être meurtrière cependant ; de dur fer est la dernière race,

aussitôt fit irruption dans l'âge du pire métal

toute impiété : l'honnêteté la vérité et la loyauté fuirent.

À leur place s'approchèrent les fraudes, la ruse

les pièges, la force et l'amour meurtrier de la possession.

Le marin donnait ses voiles aux vents sans rien savoir de ceux-ci

et les carènes qui s'étaient dressées sur les hautes montagnes

sautèrent dans des flots inconnus.

Le sol commun, comme la lumière du soleil et l'air,

l'arpenteur méfiant le marqua d'une longue limite .

On ne demandait plus seulement à cette riche terre les cultures et les aliments 

qu'elle devait produire mais on pénétra dans ses entrailles, 

les richesses qu'elle avait cachées et apportées aux ombres du Styx,

en furent sorties, sources de nos malheurs. 

Déjà le fer funeste et l'or encore plus funeste que le fer 

s'étaient avancés, la guerre s'avance qui combat avec l'un et l'autre

Elle agite d'une main sanglante les armes avec un bruit sec.

On vit de vol ; aucun hôte n'est à l'abri de l'hôte, 

ni le beau-père de son gendre ; la gratitude est rare dans la fratrie,

le mari pousse son épouse à la mort, celle-ci son mari,

les marâtres effrayantes mélangent des poisons blêmes

Le fils recherche les derniers jours de son père :

la piété est étendue (à terre), et la vierge Astrée1, la dernière des immortelles 

abandonna la terre imprégnée de meurtres. 

Ovide, Métamorphoses, I, 89-150

Notes

1 Déesse de la justice.

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